Les dessins de Laurence Demaret semblent puiser leurs sources d’inspiration dans la nature, ou dans des dimensions sonores invisibles. On dirait qu’elle absorbe ce qu’elle y voit, entend, l’affine dans son esprit et son imagination, sa sensibilité sont révélés sur le papier dans des gestes directs, énergiques. Il y a dans ces dessins de subtiles mouvements entre improvisation et composition, entre calme et mouvement. Sans intention préalable ou l’idée du dessin fini, elle laisse liberté à l’imprévu des matières, textures, préférant les traits, hachures, tâches. Se mêlent des formes arrondies cernées d’un trait noir, des couleurs sombres et éclatantes, presque sonores qui modulent la composition par des vibrations avec des profondeurs de teintes superposées où joue la lumière. Les formes chahutent le vide avec finesse. L’énergie qui se libère de ses dessins touche directement l’émotion par le geste abstrait et libre. C’est une œuvre qui sollicite l’imagination du visiteur dans un espace poétique où la représentation abstraite d’une nature organique dont l’homme fait partie et dont elle traduit les pulsions, tensions, mutations et où la beauté de formes « primordiales » invite à la contemplation.